Nosographie du burn-out ou épuisement professionnel en 5 phases
- Isabelle M
- 19 août 2024
- 3 min de lecture
la H.A.S. définit le burn-out comme : " Le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burnout, se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ".
Les travaux de Christina Maslach ont permis de concevoir le syndrome d’épuisement professionnel comme un processus de dégradation du rapport subjectif au travail à travers trois dimensions : l’épuisement émotionnel, le cynisme vis-à-vis du travail ou dépersonnalisation (déshumanisation, indifférence), la diminution de l’accomplissement personnel au travail ou réduction de l’efficacité professionnelle.
Selon le Dr LECHEMIA, médecin spécialisé dans le traitement du burn-out, la nosographie du burn-out comprend 5 phases : la phase d'alarme, la phase de résistance, la phase de basculement, la phase de rupture et la phase d'effondrement. Il nous propose un tableau ( cf ci-dessous) qui met en exergue l'évolution de 5 paramètres tout au long des différentes phases qui sont : l'investissement au travail, l'efficacité au travail, le ratio efficacité/ temps de travail, le sacrifice de la vie personnelle et les symptômes.
Les 2 premières phases d'alarme et de résistance s'apparentent au burn-in ou pré burn-out.
La phase de basculement représente la phase charnière au milieu du processus de burn-out.
On peut encore avoir du "'jus" car on est acharné même si les symptômes s'aggravent ou se multiplient.
Après, lorsqu'on entre dans la 4ème phase dite de rupture, la spirale infernale commence : on perd notre lucidité, on n'est plus du tout efficace, le sentiment d'incompétence s'accentue et on va tout droit vers l'effondrement : le burn-out.
On sait aujourd'hui que 15 % des personnes qui ont fait un burn-out garderont des séquelles cognitives et ne pourront plus jamais retravailler. J'ai personnellement accompagné des personnes après un burn-out qui ont mis 2 ou 3 ans à se reconstruire et à reprendre une activité professionnelle. On comprend donc la nécessité de prévenir, repérer et traiter très précocement le burn-in afin qu’il n’évolue pas vers le burn-out .
Mais alors comment faire pour savoir si on est en burn-in ?
Il existe au total 132 signes d’alerte pour repérer un burn-in, ils se répartissent en 5 familles de signes :
Les signes physiques : fatigue, insomnie, maux de tête, vertiges…
Les signes émotionnels : hypersensibilité plus importante, anxiété…
Les signes comportementaux : repli sur soi, agressivité, irritabilité...
Les signes motivationnels : perte de confiance en soi, moins de motivation au travail, désinvestissement...
Les signes cognitifs : perte de mémoire et de concentration...
Dés la 1ère phase d'alarme, il est souhaitable d'être attentif à nos symptômes car il est possible de ne plus les ressentir à la phase suivante, la phase de résistance (par déni/habituation). Tout changement par rapport à l'état antérieur doit nous alerter mais il n'est pas toujours simple de s'en rendre compte soi-même. On peut solliciter les personnes de notre entourage personnel ou professionnel (conjoint, amis, proches ou collègues) pour cela. Notre médecin traitant pourra apporter son diagnostic en éliminant les autres causes.
C'est aussi le moment d'apporter des changements pour améliorer notre hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique...).
Il est préconisé à ce stade de parler de notre surcharge de travail avec notre N+1. Plus on intervient tôt pour améliorer ce qui peut l'être et réduire la durée d'exposition à la surcharge de travail, plus nous allons préserver notre biologie interne de dérèglements voire de séquelles.
Nous n'arrivons pas au burn-in par hasard et il peut être salutaire de réfléchir à notre rapport au travail, à la place que tient le travail dans notre vie.
Un coach ou un thérapeute pourra vous aider à vous poser les bonnes questions et à y voir plus clair.


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